Lancé en décembre 1917
Interné à Hellevoetsluis le 15 novembre 1918
Etait à Bruges comme vedette de relève
Vendu le 22 avril 1928 à Ostende
Le Caporal Leon-Jules-Joseph Trésignies
Né à Bièrges (Brabant), le 26 mars 1886,il travaille comme ouvrier aux chemins de fer de l'Etat lorsqu'il est appelé à 20 ans à participer au tirage au sort pour le service militaire. Le 16 novembre 1906, à la caserne Guillaume de Mons, il choisit un mauvais numéro et est désigné pour l'infanterie. Bien noté par ses chefs, soldat honnête, dévoué et donnant entièrement satisfaction, il est finalement mis en congé illimité le 16 juillet 1909 et s'installe au 35 de la rue Dries à Forest (Bruxelles) où il retrouve son travail. Il se marie en 1910 et devient papa d'un petit garçon. Lorsque la guerre se déclare en 1914, Trésignies est toujours inscrit sur les listes de mobilisation,.on le retrouve au dépôt du 2ème Chasseurs à pied à Kontich puis à Perwez à partir du 5 août . Son régiment, qui participe au mouvement de repli général de l'armée, se trouve le 20 août à Willebroek.
Le 25 août, son bataillon est dirigé vers le Pont-Brûlé qui enjambe le canal de Willebroek. En arrivant sur place, les Chasseurs s'aperçoivent que les allemands ont relevé le tablier du pont et occupent la rive ouest du canal.
Le 26 août, le capitaine Hellin, commandant de la 2ème Compagnie, reçoit l'ordre de continuer la progression. Il faut donc abaisser le tablier du canal afin d'avancer et il est fait appel à un volontaire sachant nager.
Trésignies se lève, se débarrasse de son havresac, de son shako et de sa capote et se présente pieds nus à son chef, le premier sergent-major Wery.
Il écrit quelques mots sur un bout de papier : un adieu à sa femme et à son fils et se laisse glisser dans l'eau du canal. Après une minute d'angoisse pour ses compagnons, il réapparaît sur l'autre rive et commence à manœuvrer la grande roue actionnant le tablier du pont. Hélas, Trésignies tourne la roue dans le mauvais sens. Touché par une balle, il se relève pour essayer de corriger son erreur. Il n'en aura pas le temps et tombera criblé de balles.
Nommé caporal à titre posthume, on pouvait le lire à l'ordre du jour de l'armée du 15 septembre 1914 :
Le Caporal Trésignies de la 2ème Compagnie du 3ème Bataillon du 2ème Régiment de Chasseurs à Pied, milicien de la classe 1906, cité à l'ordre du jour de l'armée belge, le 15 septembre 1914.
Ce militaire s'est offert à son commandant pour traverser à la nage le canal de Willebroeck afin de glisser le tablier du pont qui devait se manœuvrer de la rive fortement occupée par l'adversaire. A été frappé mortellement pendant qu'il actionnait le mécanisme du pont. Sachant qu'il allait à la mort, le Caporal Trésignies avec un courage d'une simplicité héroïque, a écrit son nom sur un bout de papier qu'il remit à un sous-officier, puis partit pour ne plus revenir. Ce Caporal honore son Régiment, l'Armée et la Nation
ALBERT 1, Roi des Belges