Je note au passage, la description faite par Edouard FOà, dans son livre "Du ZAMBEZE au Congo Français" (paru en 1900 aux Editions PLON-NOURRIT et Cie), à la page 138 :
Restant le long de la rive E. à cause du vent, nous atteignons, à 55 milles plus au N. TCHIRANDO, autre crique abritée où se trouve aussi une mission. En route, nous relevons la position de nombreux rochers à fleur d'eau, dangereux pour la navigation. Depuis TCHITUTA, il y a tout le long des côtes des montagnes plus ou moins couverte de végétation et dont le flanc baigne dans le lac; l'effet que produit le paysage est des plus pittoresques et vraiment enchanteur; mais, comme il se reproduit partout, on finit par être indifférent à ses beautés.
Ce type de rive est particulièrement dangereux, d'autan plus que des écueils immergés à faible profondeur, peuvent à certains endroits s'étendre à de grandes distances du large , comme par exemple
- récifs de RUTUKU, jusqu'à + ou - 2 km de la côte;
- récif de KAVALLA, jusqu’à 1 km vers le N;
- récif baie de SWINA, jusqu’à 1,5 km de la côte
Le mouillage sur ces fonds est à éviter, les pattes de l'ancre peuvent s'y mal crocher et donner une sécurité trompeuse. L'ancre peut aussi s'engager dans une crevasse ou cavité, de laquelle il peut être difficile de la retirer
D'autre part, l'ancre peut se briser en atteignant le fond.
Les fonds de cailloux et galets:
sont généralement aussi d'assez mauvaise tenue; encore que certains, mélangés de sable et de vases, dans le fond de baies relativement protégées, peuvent donner une sécurité suffisante :
- MOLIRO
- M'PULUNGU
- LAGOSA.
Devant les plages sableuses:
de grande étendue, les fonds sont presque toujours en
pente relativement douce et de bonne tenue.
Ces fonds, plus fréquents dans la moitié N du lac, se situent en général au large de grandes plaines alluvionnaires :
- BARAKA - USUMBURA - NYANZA
- MOMI, au nord de KALEMIE
- On les rencontre également dans certaines baies bien marquées: RUMONGE - TEMBWE.
Les fonds mixtes:
sont de loin les plus nombreux. Ils sont, en général, constitués par des étendues plus ou moins grandes de sable pur ou mélangé de vase, et parsemées de blocs rocheux détachés de la montagne, à moins que la roche affleurante n'ait donné naissance à des pointes dangereuses.
Il arrive aussi qu'un chapelets de roches erratiques se retrouve dans le lac jusqu'à une certaine distance du rivage :
- ALBERTVILLE - KALONDA - ZONGWE - M'TOTO.
- On peut aussi rencontrer des plaques de grès, depuis la laisse des eaux jusqu'à l'isobathe de 50 m.
La tenue sur ces fonds est, en général, bonne sauf sur les dalles gréseuses, mais on veillera à ne pas mouiller à l'intérieur de l'isobathe des 10 m.
Les fonds vaseux:
se rencontre aux approches des estuaires des fleuves qui drainent de vastes étendues et traversent des plaines alluvionnaires déjà largement formées.
- RUZIZI, dont les deux bras forment un cône de déjection très étendu et à pente assez rapide.
- MELAGARAZI, dont les premiers hauts fonds à moins de 5 mètres se rencontrent à quelques 5 km de la côte
Il existe également devant des cours d'eau de moindre importance, dont l'embouchure est protégée.
- Dans la baie de BURTON, formée par la presqu' île de l' UBWARI, la rivière MUSABAH a constitué
un vastehaut fond vaseux à la profondeur moyenne de 5 m.
- Dans la baie de LOVU, les sédiments drainés par la rivière du même nom s'étendent sur une grande surface plane par 10 m de profondeur.
Ces fonds sont, en général d'assez bonne tenue, encore que le voisinage des rivières provoque la présence fréquente de débris végétaux et de bois, même de troncs d'arbre entiers, qui peuvent être relevés par les ancres.