Le Macassar
Trois-mâts
Commandants
En 1836, Capitaine POPPE.
Du 30 juin 1842 au 5 juin 1843 Lieutenant de vaisseau VAN DEN BROECKE.
Du 12 novembre 1843 au 22 novembre 1844 Commandant VAN DEN BROECKE.
Du 15 avril 1845 au 4 août 1846, Enseigne de vaisseau T. SWARTS.
Du 23 décembre 1846 au 9 mars 1848, Capitaine HOED, F.T..
En 1851, Capitaine W. DE RUYTER.
Lieutenant de vaisseau VAN DEN BROECKE
Fiche technique
Chantier Anvers
Amateur Donnet d’Anvers
Sur cale en 1830
Tonnage 800 tonnes
Tirant d'eau 18 pieds
Trois mâts
Matériaux Chêne
Ponts
2 ponts en chêne chevillés et doublés de cuivre
Equipage 60 hommes
Armements
10 petites caronades de la firme J.B Donnet jusqu'en 1852
Historique
Le 30 juin 1842, il partit pour les Grandes Indes, il fit escale à Plymouth et Singapour, le Macassar rentra au bout d'une année d'absence.
Du 12 novembre 1843 au 22 novembre 1844, il partit pour Batavia, via Cap, Singapour, Manille avec une cargaison de caisses de verre à vitre, des couleurs, des clous, des vivres. L'équipage comprenait une soixantaine d'hommes. Van Den Broecke le commanda, ayant sous ses ordres, Hoed, second, Picard et Baillieu, enseignes, Tratsaert, Michel, Van Schoubroeck, Sinkel, aspirants de 1ère classe, Reiss, médecin, et Anthonis, officier d'administration. Citons le passage suivant que Sinkel consacre au personnel subalterne du bord, "Il y a parmi nos matelots des hommes superbes, souples, vigoureux, intelligents, courageux, aptes à tous les divers services de leur métier, qui feraient honneur à une grande marine, et pour lesquels bien souvent je me sens pris d'admiration". Outre l'équipage, le voilier emporte le consul général Lanoy, sa femme, sa fille et son beau-père, se rendant à Manille. Les débuts du voyage furent peu heureux, il fallut essuyer maintes bourrasques, au cours desquelles Picard, projeté par roulis sur une caronade, faillit se tuer, le beau temps ne reparut que vers l'Equateur. Au Cap de Bonne-Espérance, la mer redevint houleuse, le navire roula et fatigua beaucoup, la vergue de grand perroquet se rompit bientôt l'on dut naviguer sans boussole, mais le détroit de la Sonde put être atteint sans accident. On y embarqua des vivres frais et on renouvela l'eau, qui s'était corrompue. A partir des îles Les Deux Frères, la navigation devint fatigante, énervante, jusqu'à l'atterissage à Singapour, le 3 avril 1844, où des relations des plus sympathiques furent entretenues avec les officiers de la frégate française la Sabine et de la corvette la Sarcelle, faisant partie de la division navale des mers de Chine. Le Macassar repris mer le 15 avril pour gagner Manille, où il devait embarquer une cargaison, il y mouilla du 19 mai au 17 juin et cingla ensuite vers Batavia, dans l'espoir d'y recueillir l'équipage et l'Etat-Major du Charles. Le voyage prit fin le 22 novembre 1844.
Du 22 mai 1845 au 03 août 1846, il quitte encore Anvers à destination des Grandes Indes, chargé de produits nationaux (verres à vitre et des produits métallurgiques), emportant les enseignes Swarts et Baillieu, respectivement commandant et second du bord, les aspirants Michel, Sinkel, Van Schoubroeck et Delcourt, le sous-aide major Van Tilborgh (ce qui semblait devoir être d'un mauvais présage, tous les bateaux ayant reçu ce médecin avaient fait naufrage) et le sous-commissaire Pasquini, un passager avait été admis. Le voyage fut marqué par les habituels incidents, la navigation dans la mer de Chine ne manqua pas d'épisodes angoissants, il fallut même, une nuit, réunir l'Etat-Major en conseil, tellement la situation était grave. Le voilier resta deux mois à manille, les conditions imposées par l'armateur rendant difficile la composition de la cargaison pour le retour. Au cours de cette escale prolongée, un typhon mit encore le navire en sérieux péril.En revenant en Europe, le Macassar toucha des rochers et dut se réfugier à Sourabaya pour s'y abattre en carène. Il y fut accueilli avec enthousiasme par les belges y établis et qui, pour la première fois, vo 1846yaient nos couleurs, la plupart d'entre eux se trouvaient à Java en 1830, au service, et n'avaient pas eu l'occasion de se rapatrier. Nos compatriotes étaient alors si nombreux dans la colonie, que les hollandais craignirent un mouvement. Des relations amicales s'établirent entre nos officiers et ceux du navire de guerre stationnaire Vliegendevisch, ils s'offrirent mutuellement des agappes très fraternelles, et les libations aidant, l'on en arriva à chanter la Brabançonne en choeur! Peu de temps après, un grain faillit causer la perte du bâtiment déjà redressé et amarré le long du ponton, la violence de l'ouragan rompit les liens du Macassar, qui s'éloignant du mouillage, vint à l'appel de ses ancres, en travers du vent, et se coucha sur l'eau au point de montrer sa quille. L'émotion fut vive, il manqua de sombrer sans qu'il fût possible de lui porter secours. Mais le grain passa et le bateau se redressa. Le 18 mars 1845, l'on prit définitivement le chemin du retour, par le détroit de Bali et l'île de Sainte-Hélène, ramenant une jeune panthère offerte au jarin zoologique de la métropole par un négociant belge de Java. On jeta enfin l'ancre devant Anvers, le 3 août 1846. Le second était devenu fou durant cette longue campagne.
Du 23 décembre 1846 au 13 mars 1848 il fit le même voyage en Inde, sous la direction du lieutenant de vaisseau Hoed. L'Etat-Major comprenait en outre l'enseigne Tielemans, second, les aspirants Sinkel et Delcourt, le docteur Reiss et l'écrivain d'administration Wouwermans, le personnel comptait au total une cinquantaine d'hommes, officiers, sous-officiers, matelots et mousses, nombre inférieur à celui des précédentes expéditions, encore avait-il fallu engager quelques marins étrangers, du commerce, éléments indisciplinés, qui suscitèrent mille ennuis dans la suite. Le navire avait beaucoup trop souffert déjà, il avait été constaté à Sourabaya qu'il fallait en renforcer la membrure, mais on passa outre, malgré les réserves formulées par écrit par Hoed. Ce fut une imprudence payée chèrement dans la suite. La campagne commença sous de fâcheux auspices, qui durent impressionner les marins, enclins à subir l'influence des présages. Des camarades restant à terre étaient venus présenter leurs souhaits aux partants et le givre ayant couvert l'embarcation, l'aspirant Olivier tomba dans l'Escaut en débarquant dans le canot qu'il avait amené, Michel, qui l'accompagnait, parvint, malgré l'obscurité et le courant, à le sauver d'une mort certaine, deux jours plus tard, la rivière se couvrant de glaces, le voilier dut rentrer au bassin, enfin, quelques instants avant de lever l'ancre, un jeune matelot tomba du petit hunier et se tua. Batavia fut atteint le 20 avril 1846. On y déchargea les marchandises consignées pour Java, puis on fila vers Singapour, laissant à Batavia le maître d'équipage, subitement frappé de paralysie du côté droit et de la langue par suite d'un épanchement au cerveau. C'est le premier vide qui se produisit dans l'équipage, ces vides se succédèrent au point de réduire l'effectif de deux cinquièmes, ce qui rendit les manoeuvres plus pénibles et plus lentes. Le 20 mai 1846, dans le détroit de Riouw, le Macassar faillit être comme le Charles, attaqué par plusieurs grandes embarcations pirates. Heureusement, une patrouille de vapeurs de guerre hollandais survint à point pour leur donner la chasse et Singapour put être gagné sans entraves. Le restant de nos produits emportés y fut mis à terre et remplacé par de l'étain, du bois de sapan, de la canelle, du gingembre, etc..., à destination d'Anvers. Dès le 6 juin, l'on put refaire voile pour Batavia, où la cargaison devait être parfaite. Mais le vents étant contraires et la navigation fatigante et dangereuse dans ces parages, le Macassar, refusant de virer, faillit s'échouer, il fallut au personnel insuffisant douze jours d'efforts pour traverser le détroit de Riouw, qu'on n'avait mis qu'un jour à franchir précédemment.
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