CONGO
Lualaba
Le matériel de transport
par eau et son évolution
A. GENERALITES
Du fait de leur diversité, il existe sur les voies fluviale et lacustre tout une gamme de bâtiments, depuis les plus petits bateaux de rivière, jusqu’aux grandes unités du Tanganyka, de la taille des caboteurs de mer. Suivant leur destination, ils sont de constructions très différentes et appartiennent à deux classes bien distinctes.
- les bateaux d’intérieur généralement à fond plat
- les bateaux lacustres à forme essentiellement marine
Chacune des ces deux classes, se subdivise à son tour en trois catégories :
le bateau de charge à usage divers et propulsé mécaniquement. Souvent appelé « COURRIER », « CARGO
RAPIDE », « AUTOPORTEUR ». Son rôle principal est d’assurer l’acheminement des passagers de toutes classes, des dépêches et des colis postaux, des marchandises périssables, des messageries et de certains cargos spéciaux.
le bateau de charge non propulsé appelé « BARGE » on ne sait pas très bien pourquoi, chaland ou allège, il est destiné à recevoir des marchandises de toutes catégories, à l’exception de celles citées ci-dessus.
le remorqueur, bâtiment à propulsion mécanique dont le rôle, comme son nom l’indique, est de tracter les barges.
Le prix de revient du transport par eau, diminuant en raison de l’augmentation de la capacité unitaire de charge, le tonnage des chalands s’est rapidement accru. D’autre part, la lenteur, gros inconvénient des transports par eau, va conduire à une augmentation tout aussi rapide de la puissance des remorqueurs.
L’autoporteur fluvial
Tout au début des transports par voies d’eau, le choix s’est tout naturellement porté sur le bateau « à tout faire » appartenant de droit à la première catégorie et caractérisé par le type « DELIVRANCE » :
20 m de long
4.65 m de large
1.10 m de creux
0.70 m de tirant d’eau
20 tonnes environ de capacité de charge
Le prototype fut construit par Cockerill en 1890. La propulsion était assurée par une machine horizontale à vapeur de 60 CV, actionnant une roue arrière. La chauffe de la chaudière se faisait au bois.
S/W « GALIENA » ( ph. Congopresse)
En 1898, époque à laquelle le chemin de fer des cataractes atteint Léopoldville, 46 bateaux divers y ont déjà été porté. Quarante trois étaient encore en service en 1956. Ils représentent une jauge de 470 tonnes environ. Très rapidement, la capacité de charge de « Délivrance » devient trop faible. Comme première solution de fortune, on leur donne deux petits chalands de 40 tonnes, qu’ils amarrent en abords.
Le remorquage « à couple » est né
Il va se poursuivre avec des unités de plus en plus grandes pendant quelque 25 ans.
En 1904, il existe 72 bateaux « auutoporteur » de 350 tonnes sur le Haut fleuve, dont 2 grands « STERNWHEELER ». Il n’est pas sans intérêt de noter que ce bateau, lancé 1889, est encore utilisé pour des services secondaires. Ce doyen vénérable de la flotte du Haut fleuve, est un hommage vivant aux constructeur de la fin du 19e siècle.
A la fin du siècle dernier, il n’existait au « Bief moyen du Lualaba », entre Ponthierville et Kindu, qu’un petit bateau d’une dizaine de tonnes, le « Baron Dhanis », lancé en 1895.
Le premier « Baron Dhanis »
En 1904, un premier bateau beaucoup plus
important, le S/W « Baron van Eetvelde » y
est envoyé :
22 m de long
6.50m de large
1.25 m de creux
150 CV
30 tonnes de chargement
Il est aménagé pour le transport de rails et comporte à cette fin, une cale suffisamment longue et deux grues à mains pour la manutention
Comme les éléments constitutifs de ce bateau devaient être acheminés jusqu'à Ponthierville avant l’achèvement de la voie ferrée, on imposa le fractionnement de ce matériel en éléments dont le poids n’excédait pas 100 kg. On ne dérogea à cette règle que pour les cylindres, les bielles de machine et l’arbre de la roue, pour le transport desquels trois chariots à tirer par des hommes étaient prévus.
En janvier 1906, le « Baron van Eetvelde » effectua son premier voyage sur les eaux du bief
« Baron van Eetvelde » (diap.sur verre coll J-L Gabriel)
Au Bief supérieur du Lualaba, la première unité commandée est une chaloupe à vapeur « Andrée » qui fut mise en service en 1910. En voici les caractéristiques :
9.50 m de long
2.50 m de large
1.25 m de creux
0.80 m de calaison avec une tonne de bois
puissance 30
En mai 1911, le S/W « Baron Jansens »
arrive à Bukama pour la première fois
Arrivé en pièces détachées, il est remonté à Kongolo
37 m de long
7.80 m de large
1.60 m de creux
0.70 m de tirant d’eau
100 t de port en lourd
Dès lors une grande voie de transport fluvial existe sur un parcours mixte de 3.527 km depuis Matadi dont 2.682 km, soit 76% par voie d’eau. Combien ce temps peut paraître lointain déjà, quand on compare ces vétérans aux unités qui leur ont si rapidement succédé. Quelques exemples méritent d’être cités :1)Bateau mixte du Bief Supérieur du Lualaba mis en service en 1924
S/W « Prince Léopold » à Ankoro (coll J-L Gabriel)
50 m long
11 m largeur hors membrures
2.10 m de creux de côté
0.80 m de tirant d’eau lège
1.65 m en charge
265 t poids lège
200 t de charge utile
400 m3 correspond au volume
des cales à marchandises
12 m3 capacité des soutes frigorifiques
300 CV machines à vapeur horizontales
deux roues arrières
12 km/h vitesse horaire
La superstructure comprend deux ponts aménagés pour le transport de passagers. Outre un appartement complet comprenant, bureau, salon, cabine et salle de bain, il existe 16 cabines de 1ère classe. Les 42 passagers qui peuvent y trouver place, disposent chacun de près de 4 m2 de surface de pont découvert mais bien abrité du soleil et des intempéries, ce qui constitue un des grands facteurs de confort sous les tropiques. Il existe également une vaste salle à manger situé sur l’avant, et un bar donnant sur une large coursive transversale très aérée. Les installations sanitaires comprennent salles de bain, des douches et WC.Au pont principal, 12 passagers 3e classe sont logés en abords. Enfin 80 passagers de 4e classe, disposent de locaux spécialement aménagés dans la coque.
2) Cargo rapide du Haut fleuve mis en service en 1928
62 m longueur entre perpendiculaire14 m largeur hors membrures2.70 m creux sur quille0.80 m tirant d’eau lège2.45 m tirant d’eau en charge800 t de port en lourd53 m3 capacité des soutes frigorifiques15 km/h vitesse horaire425 CV puissance
S/W « Colonel van Gele »(ph. Album Gabriel)
3) Bateau courrier du Haut fleuve mis en service en 1948
Plus récente unité de l’époque. Le confort qu’elle offre aux passagers reste toujours inégalé sur les eaux intérieures africaines. Le bon goût des aménagements est tout l’honneur de ceux qui ont participé à leur création. Il présente les caractéristiques suivantes :
82 m longueur entre p.p.
12 m largeur hors membrures
2.50 m creux sur quille
1.08 m tirant d’eau lège
1.50 m tirant d’eau en charge
150 t capacité utile de charge
1.500 tonnes jauge brute
1.000CV puissance
2 moteurs Diesel
140 passagers peuvent embarquer en 3 classes, outre 80 hommes d’équipage
2 hélices 4 pales
M/V « Général Olsen »
18 km/h, vitesse horaire
6 ch. Frigo total de 94m3 permettent le transport en compartiments séparés, de marchandises à conserver à différentes T° pouvant varier de + 3° à - 10° centigrades
Tout l’appareillage, ventilation, grues de manutention, cuisine etc. fonctionnent à l’électricité.
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