Pour la bonne exploitation du matériel, il est d'un intérêt majeur d'effectuer une navigation précise et de suivre attentivement la route, afin de pouvoir s'écarter davantage, le cas échéant de certains dangers, compte tenu des conditions météorologiques. (pêcheurs la nuit et parfois trompe d'eau)
Cette façon de procéder est la seule permettant de réduire au maximum les distances à parcourir, tout en assurant la sécurité. La navigation se fait au compas et l'armement des Grands Lacs dispose des appareils nécessaires à la compensation.
La déclinaison magnétique au 1er janvier 1959 était de:
- 5° dans le Nord du lac,
- 6° à ALBERTVILLE,
- et proche de - 7° dans le Sud du lac.
Pour la facilité des choses, les routes sont données par rapport au Nord magnétique. Les principes suivis en navigation côtière maritime sont d'application au lac et la détermination des positions successives du bateau se fait par les méthodes habituelles :
- relèvement d'un point remarquable
- alignement de deux points déterminés
- indication fournie par la sonde, etc...
- la nuit on a recours aux phares,
- enfin, près des côtes, il y a le balisage et les signaux d'entrées des ports.
Ne pas perdre de vue que si l'isobathe de 10 mètres peut être considéré comme limite des dangers, la présence éventuelle de remorques, qui peuvent mollir inopinément, constitue une obligation de ne jamais s'approcher trop près des côtes en cours de route.
A l'approche des ports, les manoeuvres à effectuer et les précautions à prendre dépendent de la forme et la disposition des ouvrages d'accostage, de la direction et de la force du vent, des dimensions et qualités manoeuvrières du bateau, du nombre et de la charge des allèges éventuellement remorquées, de la longueur des câbles de remorque, de la profondeur du chenal d'accès, etc...
Le personnel navigant
A l'époque, le personnel européen nécessaire à l'état-major de la flotte, se trouvait sans trop de difficulté, parmi les officiers sortis des écoles de navigation belges. Mais en ce qui concerne le personnel de maîtrise:
- patrons d'allèges
- quartiers-maîtres
- maîtres d'équipages
- mécaniciens
ainsi que le personnel subalterne :
- matelots qualifiés
- graisseurs
- chauffeurs et soutiers etc...
L'armement se trouvait devant un difficile problème de recrutement et de formation. Il a fallu mettre au point une organisation susceptible de fournir à la flotte, les cadres et les équipages dont elle avait besoin.
A cet effet, une école professionnelle a été créée à ALBERTVILLE (Ecole de la Marine des Grands Lacs - photo Grands Lacs), par la C.F.L. qui en supporte toutes les charges. Cette école comprenait deux sections:
- pont & machines.
La section pont, placée sous la direction d'un officier de marine, existait depuis la fin des années 40. Elle fonctionnait de façon satisfaisante encore que les échecs soient considérables eu égards aux exigences de la sélection qui avait la réputation d'être des plus sévères.(fig 96 à 98)