CONGO
Lac Tanganyika
L'évolution
des transports
Au cours de la dernière décade peut se résumer comme suit :
L'analyse descriptive qui précède, donne une idée de l'insuffisance des ports principaux du lac vers le milieu des années 5O
Le nombre réduit des emplacements d'accostage; l'étroitesse des avants-quais; l'exiguïté des entrepôts; constituaient de sérieuses entraves au rendement d'un matériel navigant, dont la capacité de charge a crû en fonction de l'augmentation du volume des transports.
La flotte du lac représentait de très importantes immobilisations d'argent, improductif pendant les escales. Le séjour dans les ports devait donc être limité au strict minimum. L'économie mondiale toute entière de l'époque semblait dominée par deux facteurs essentiels:
- la rapidité de production
- abaissement du prix de revient.
La rapidité de production ne pouvait être obtenue que par la livraison en temps utile des matières et matériaux nécessaires.
L'abaissement du prix de revient veut dire la diminution des frais et surtout des charges financières, dont l'incidence est en relation directe avec le roulement des capitaux. Ici encore, l'influence des transports peut également jouer un rôle important. C'était le cas au Congo.
Au Tanganyka, cette question revêtait un caractère particulier. De très courtes traversées sont en effet précédées ou suivies de deux opérations longues et onéreuses :
- le chargement
- et le déchargement des unités.
Ces opérations représentent 75 % en moyenne du temps d'une rotation complète.
C'est donc du côté de manutentions plus rapides, que devait logiquement se trouver le plus puissant des moyens d'action, sur l'accélération du transport.
Chaque progrès réalisable dans ce domaine, devait agir d'ailleurs sur le résultat d'exploitation des lignes de navigation, sous plusieurs aspects également important.
La réduction du temps d'escale, devait donner satisfaction au négoce, à l'industrie ou à l'entreprise, par des livraisons plus rapides. De son côté, l'armement allait bénéficier d'immobilisations moindres par une rotation plus accélérée de son matériel.
Enfin, le coût des opérations de manutention devait s'en trouver également diminué.
Réduire la durée de séjour constituait donc bien un facteur essentiel du problème.
C'est d'autant plus vrai, que le relief très accentué des rives du lac constitue une réelle barrière à d'autres solutions de transport par voie terrestre.
Dans le domaine des installations portuaires, l'outillage joue évidemment un grand rôle. Cet outillage avait subi profondément l'influence des techniques nouvelles, et pouvait remplir de façon aussi économique que possible, les fonctions pour lesquelles il avait été créé.
Cela était insuffisant
Il fallait aussi que les aménagements soient aussi bien adaptés que possible à l'utilisation de cet outillage, pour être en mesure de recevoir correctement et rapidement les marchandises. Il fallait encore que les installations répondent à un certains nombre de conditions techniques, pour être en mesure de recevoir les bateaux dans de bonnes conditions.
Parmi ces conditions, il en était sur lesquelles l'attention paraîssait devoir être plus spécialement attirée:
- mouillage praticable en rade sur fond de bonne tenue
- accès possible par tous les temps
- surface d'eau abritée ou bassin suffisant pour manœuvrer en toute sécurité
- longueur des quais dépassant les besoins du moment
- emplacements réservés à des services particuliers :
- manutention des inflammables
- entretien et réparations
- garage d'unités en attente etc...
Comme on a pu le voir, les ports du lac tels qu'ils se présentaient vers la 2e mouitié des années 50, répondaient assez mal à ces conditions qui n'avaient rien cependant d'un idéalisme exagéré.
On verra plus loin ce que les Pouvoirs Publics, auxquels incombaient le coût et l'établissement de l'infrastructure des ports, se proposaient de réaliser en vue d'améliorer cet état de chose.
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