CMT ou Chasseurs de Mines Tripartite
Chasseurs de Mines Tripartite
1973
Dans le domaine de la lutte contre les mines, des pourparlers menés dès 1973 entre les spécialistes des marines française, hollandaise et belge mènent à la concrétisation d'un projet audacieux: la mise en commun de la conception, du développement et de la construction d'un chasseur de mines répondant au programme militaire (besoin, critères et armement) des trois nations.
1975
Un accord entre les trois pays sera signé en 1975; le nouveau chasseur de mines prend le nom de chasseur de mines Tripartite.
Une section se crée à l'Etat-Major à Bruxelles. Le bureau d'étude principal est à Paris; chaque marine y détache des experts.
Le navire répond aux besoins et aux définitions des trois marines. Il sera donc identique ; les coques en CVR (composite-verre résine) sont à produire sur un modèle type pour chacun des participants au programme; les équipements et fournitures sont partagés entre les trois pays selon des critères de compétence et de qualité éprouvés.
Cette formule, qui doit apporter aux trois marines le bénéfice des compétences réunies des experts marins et des industriels des trois pays, résout en bonne partie les problèmes de réparations et de rechanges lors des opérations de lutte antimines, les trois marines étant équipées dorénavant des mêmes navires.
La Belgique s'inscrit pour dix navires, la France et la Hollande chacune pour quinze. Leur lancement est prévu pour les années 80-85. Ils arriveront à temps pour remplacer les dragueurs AMS qui furent lancés en 1952-1953.
Ainsi, préparant de nouveaux navires pour l'avenir, pendant que des équipages se forment, s'apprêtent et s'entraînent sur les derniers nés, la Force navale s'ingénie à rester prête à toute éventualité, à rendre les services que la nation est en droit d'attendre d'elle en temps de paix comme en temps de guerre. Son champ de manœuvre est la mer; c'est aussi un adversaire qu'elle affronte quotidiennement en temps de paix et en temps de guerre, sans différence, formant à ce combat des équipages marins qui sans cesse sont à renouveler, gardant par là intactes ses qualités de courage, d'abnégation et de persévérance qui font sa tradition bien établie. «Non multa sed multum ! » (devise de la Force navale).
1981-1982
Documents relatant l’origine de la construction des chasseurs de mines tripartite dans les chantiers de Mercantile Beliard Polyship, à l’occasion des baptêmes des M923 Narcis et M924 Primula à Ostende, le 12 juin 1991,
C'est en février 1981 que Mercantile Béliard reçut du Ministre de la Défense nationale la commande de dix chasseurs de mines du type Tripartite.
Les coques étant en résine de polyester renforcée de fibre de verre, un nouveau chantier spécialisé dans ces matériaux fut construit à Ostende dans le courant de 1982.
L'ancien établissement de Béliard, dans le fond du Port de Commerce d'Ostende, fut fermé, conformément aux vœux des autorités qui souhaitaient voir se réduire la capacité en construction navale.
L'équipement des navires a été fait aux Chantiers de et à Rupelmonde.
Divers composants importants furent encore réalisés dans les ateliers anversois de Mercantile-Béliard s.a.
L'ensemble de l'organisation a fonctionné de manière souple et efficace et des navires de haute qualité ont été remis à temps à la Force Navale.
1985
Dès 1985, Mercantile-Béliard établissait, à la demande de la Force Navale, un premier projet de dragueur de mines.
En effet, dans certaines zones et sous certaines conditions, un dragueur de mines est plus efficace qu'un chasseur.
Ce projet, purement belge à l'origine, suscita très vite l'intérêt d'autres pays de l’0tan.
1989
Finalement, en 1989, un accord fut signé avec les Pays-Bas pour la conception d'un dragueur de mines côtier.
En 1990, la Force Navale a passé, pour le compte des marines belge et néerlandaise, une commande d'étude à une association temporaire formée de Scheepswerf Béliard Polyship (SBP partie du groupe Mercantile-Béliard) et du chantier néerlandais Van der Giessen-de Noord Marinebouw d’Alblasserdam.
Depuis quelques mois, le Portugal s'intéresse à l'étude du dragueur de mines et en suit attentivement le développement,
1992
Cette étude, en cours d'exécution à Anvers, produira, dès 1992, un cahier des charges technique. On prévoit que la construction d’une dizaine de navires par pays pourrait débuter en 1994.
Il est évident qu'aucun chantier naval ne peut attendre aussi longtemps de nouvelles commandes. En 1989, un plan de diversification et de restructuration fut lancé au Scheepswerf Béliard Polyship. Ce plan prévoit le maintien du savoir-faire acquis dans la fabrication de navires en matériaux composites de haute qualité et son application à d'autres domaines que la construction de navires de lutte contre les mines. Une recherche active a permis de définir trois domaines :
- La réparation navale qui met en œuvre l'ascenseur à navires construit par les Travaux Publics en 1987, le long du canal Ostende-Bruges. Cette installation permet de réaliser des réparations ou des transformations dont la plus récente, et probablement la plus spectaculaire, a été la remise en état du navire école Mercator.
- Un navire à passagers d’un type nouveau a été développé ; il permet de transporter 300 personnes à une vitesse supérieure à 45 nœuds sur des trajets de 100 milles nautiques. Ce projet a attiré l'attention de nombreux armateurs étrangers. La possibilité de construire un prototype est examinée en détail, en comptant sur la participation active des autorités.
- La réalisation de revêtements intérieurs spéciaux pour le transport public, répondant à des spécifications très serrées en matière de comportement en cas d'incendie aussi bien concernant la tenue au feu proprement dite, que l'émission de fumées et de gaz. Diverses commandes ont été enregistrées pour le transport sous-terre ou sous-marin.
A suivre