A5 ex H.M.S. James Adams
Mersey class - class Admiralty Trawlers
Commandants
- Lieutenant Grare
- Lieutenant d'Houwer
Fiche technique
Chantier Cochrane & Sons, Selly Angleterre N° 3555
Sur cale en 1916
Lancement le 07 juillet 1917
Commissionnement le 29 octobre 1917
Dimensions
Longueur, 138 pieds (42,0624 mètres)
Longueur, 23 pieds (7,0104 mètres-
Tirant d'eau 13 pieds (3,9624 mètres
Tonnage 337 tonnes brut
Tirant d'eau 4,50 mètres
Vitesse 9 à 10 nœuds
Armement
Royal Navy
1-12 pdr, 1-3, 5 in bomb thrower
Belgique
1 canon de 47 mm, 2 mitrailleuse type Maxim
Equipage 27 hommes
En juin 1940, on embarqua 234 hommes.
Le "A" désigne les unités d’ancienne série à vapeur.
Historique
29 octobre 1917 à 1920 « JAMES ADAMS FY 3555» Royal Navy.
1920 à février 1939 « Pilote 5 » Administration de la Marine Bruxelles
janvier 1940 au 26 juin 1940 « A5 » Corps de Marine.
26 juin 1940, interné à Portugalette, en Espagne.
1946, retour en Belgique.
1946 "Pilote 5" Administration de la Marine Bruxelles.
1946 à 1947 « SLB 5 » Force Navale Belge
1948 à 1950 laissé à Ostende.
26 mai 1950 à ? « P 5 » M.M.K.K / CRCM (Cadets de la Marine section de Bruxelles) et rebaptisé
« CONSTANT VANDERMEER »
Servit de stationnaire école.
Missions
Le A5 servait pour la surveillance de nos eaux territoriales, chaque jour il quittait le port d'Ostende pour gagner le large et assurer la protection de notre navigation côtière. Il avait pour mission d'arraisonner les navires suspects et de détruire les mines flottantes. En réalité, cette dernière tâche seule leur convient car avec leur faible armement et leur vitesse très réduite il ne file que 10 nœuds.
Le 1 juin 1940, le navire appareille à 13 heures et arrive à 2 heures à Dunkerque. En une demi-heure, sous un violent bombardement, sont embarqués 234 hommes.
Une bombe tue deux soldats et en blesse cinq autres ainsi que le 2ème Maître HERMIE.(actuellement second maitre)
Ce navire participa à l'opération « DYNAMO » évacuation de Dunkerque le 1er juillet 1940. Le 18 juin il remorqua l’escorteur francais "P55 LA CHERBOURGEOISE" de 700 tonnes, de Lorient vers Le Verdon, et fut finalement interné à Portugallette, où son équipage fut interné jusqu'au 24 février 1941. Après son bref passage à la Force Navale, il fut transféré au Corps des Cadets de la Marine de Bruxelles.
Rapport de voyage
Le commandant donne des ordres brefs.
Les amarres sont larguées. Le navire s'éloigne lentement dans le chenal. Nous passons devant la gare maritime et devant la pimpante et nouvelle station du car-ferry « LONDON-ISTAMBUL », conçue dans un style très moderne.
Il y a de la brume. Le vent est faible et variable. La mer est calme. Nous sortons du chenal, à l'étal de la marée basse et immédiatement nous mettons le cap ouest nord-ouest. L'équipage place les barques de sauvetage à leurs postes d'appareillage, de façon à pouvoir, le cas échéant, s'en servir instantanément.
Une barque de pêche solitaire rentre au port.
Nous passons les bouées « BINNENSTROOM » et « BUITESTROOM ». Le A5 file maintenant vers le large. Au loin, on devine dans le brouillard la silhouette de la malle Ostende Folkestone qui longe le littoral. Laissons à notre droite la bouée ouest du banc d'Ostende. Nous croisons le Harwich-boat se dirigeant vers Dunkerque. Sous la peinture grise qui recouvre sa poupe on aperçoit encore son nom BIARRITZ, nom qui évoque de joyeuses vacances.
Un marin à l'œil exercé fait le guet. Il surveille les eaux où se cachent les mines dérivantes.
La mer semble truffée de mines, on aperçoit de nombreuses épaves qui, à première vue, se confondent avec les dangereuses sphères à antennes.
Ici c'est un tonneau qui flotte et sur lequel somnole une paisible mouette, là c'est un débris de canot de sauvetage.
Jamais la mer n'a charrié tant d'objets hétéroclites, témoins sans doute de bien des drames.
Nous avons quitté nos eaux territoriales et nous naviguons à présent dans un domaine qui appartient à tout le monde.
Un grand bâtiment profile à l'horizon sa structure imposante. C'est un torpilleur français. A l'aide des jumelles on peut lire son matricule « T113 ». Il est accompagné de deux avisos armés à l'avant desquels on distingue nettement les pièces d'artillerie.
Pour regagner les eaux belges, il faut être prudent et ne pas perdre de vue le champ de mines mouillé par la marine française qui déborde largement sur notre côte. Il s'étend, au delà des trois miles bien entendu jusqu'à hauteur de Nieuwport. Il ne faut donc pas couper brusquement pour rejoindre la côte si l'on se trouve au delà de Nieuwpoort, vers la France.
La navigation en mer du Nord est devenue dangereuse et les bateaux doivent suivre des itinéraires en zigzag pour éviter les mines. Auparavant les navires sortant de l'Escaut prenaient immédiatement le large. A présent ils longent de fort près le littoral, empruntant la passe dite « WESDIEP » jusqu'à hauteur de Dunkerque.
Brusquement le bateau s'arrête. Que se passe-t-il ? Il s'agit tout simplement de vérifier la profondeur d'eau. Nous sommes sur un banc de sable. L'appareil indique 4m50. C'est également le tirant d'eau de notre patrouilleur. On passe tout juste.
Les officiers tirent quelques bandes de mitrailleuse sur des épaves, question sans doute de se faire la main. Ils s'avèrent d'ailleurs excellents tireurs.
Droit devant nous fonce un bâtiment. C'est le A4. Il met un canot par dessus bord et nous envoie quelques marins de renfort.
Nous rejoignons la côte.
Nieuwpoort sort de la brume.
Un cargo hollandais a mis à son pavois quatre pavillons du code international indiquant son nom. C'est le « MAAS ».
Voici encore deux bateaux marchands hollandais, le « LIMBURG » et le « STAD ALKMAAR ».
Westende, Middelkerke, Mariakerke défilent lentement sous nos yeux.
L' »ESCAUT », un magnifique cargo belge à moteur nous salue du pavillon.
Notre navire répond.
Un grain nous surprend au moment où le A5, se glissant entre les deux estacades, va reprendre place à son accostage, à côté du A3.
(Article du journal le SOIR)
Dartmouth - Douvres - Dunkerque - Ramsgate - Dartmouth
31 mai 1940
2 heures appareille en même temps que le bateau pilote 16 et le chalutier Z25.
3 heures 30 en avant toute et route en convoi vers Douvres temps clair, légère brise, houle.
01 juin 1940
07 heures 05 arrivée en rocade de Douvres, 08 heures 15 au mouillage. Vers 10 heures nous recevons la visite d'un officier de l'Aviso de liaison « Diligente » auquel nous recevons les instructions. Recevons ordre d'attendre les instructions. L'équipage du BP 16 refusa d'aller plus loin que Douvres.
17 heures 45 en vue du chalutier H75.
19 heures reçu instruction de nous rapprocher de l'Aviso « Diligente » ce qui est fait immédiatement.
02 juin 1940
11 heures reçus ordre écrit de la part du chef d'Etat Major de l'Arsenal du Pas-de-Calais d'appareiller à 16 heures avec Z25, H75 et deux convois français pour Dunkerque.
A 13 heures réunions des Chefs de Convois a bord de la « Diligente » ou de commun accord nous décidons d'appareiller le plus tôt possible.
Les ordres sont les suivant : navigation en convoi jusqu'à Dunkerque à partir de ce moment liberté de manœuvre, débarquement des troupes à Ramsgate.
15 heures appareillage et route en convoi sur Dunkerque.
03 juin 1940
02 heures accosté sur la jetée Est du port de Dunkerque, sous un bombardement violent, prenons toutes les mesures utiles pour embarquer le plus rapidement possible le plus grand nombre d'hommes.
Le Z25 prend à bord 90 soldats, le A5, 234 dont plusieurs officiers. Le H75 est perdu de vue, pendant l'embarquement une bombe éclate à proximité du A5 le second maître Herme qui surveillait l'embarquement par l'échelle placée entre la passerelle et la jetée est blessé assez gravement au bras droit, 5 soldats sont également blessés.
2 autres sont tués au moment d'embarquer.
Tous les blessés reçoivent les premiers soins de l'officier médecin embarquer à la demande urgente du soussigné.
02 heures 35 appareillage et sortie du port de Dunkerque, navigation périlleuse à cause du grand rauche de bâtiments entrant et sortant du port et des épaves nombreuses qui obstruent le port.
07 heures mouillage au sud est de North Goodwin attendons au mouillage, 09 heures 45 accosté au quai de Ramsgate, débarquement des troupes. 10 heures 15 sortie du port et mouillage en rade.
Les autorités navales françaises auxquelles je me suis adressé me signalent qu'elles ne possèdent aucune instruction pour nous.
A 17 heures je me rends auprès des autorités. Je téléphone à 17 heures 30 à la base à Dartsmouth. Le lieutenant me donne instruction de rallier Dartsmouth le plus tôt possible, je fais part de ces instructions aux autorités françaises qui se déclareront d'accord.
20 heures 15 appareillage du A5 et Z25. Le H75 ayant pour une raison inconnue débarquée son contingent de troupes à Douvres n'a pas rejoint Ramsgate.
A 21 heures 30 j'aperçois le H75 à hauteur du St Goodwin je lui enjoins de me suivre à Dartsmouth.
23 heures 20 nous passons au large de Douvres.
Le temps se bouche, navigation dans la brume avec les précautions d'usage.
04 juin 1940
Même temps visibilité 3 à 4 nulles.
Le H75 n'est plus en vue vent d'Est force 4, la visibilité ne permet à aucun moment d'apercevoir la terre.
05 juin 1940
00 heures 30 mouillons à 1 mille sud Est de l'endroit du port.
05 heures 45 approchons du port.
06 heures 15 embarquement du pilote.
07 heures 15 approchons en rade de Dartsmouth.
Je tiens à signaler la conduite parfaite de tous les membres de l'équipage au cours de l'embarquement des troupes à Dunkerque et particulièrement de tous les sous-officiers dont le calme et le sang froids ont permis d'accélérer au manœuvre d'embarquement des soldats.
Dartmouth le 06 juin 1940 le lieutenant Jadhauwer commandant le A5
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