H.M.S. K226 Godetia
Corvette (Class Flower)
Commandant
- Commandant W.R. Richardson
Fiche technique
Construit dans les chantiers de John Crown à Sunderland Grande-Bretagne
Sur cale le
Lancé le 29 septembre 1941
Déplacement 900 tonnes et à pleine charge 1105 tonnes
Dimensions
Longueur 205' 1 ¾
Largeur 33'
Tirant d'eau 12 dôme ASDIC est de 3' 06 sous la quille
Vitesse 14.3 nœuds
Rayon d'action
3.000 miles à 15 nœuds
5.500 miles à 9 nœuds
Ancres, 2 " Power " 1 " Keddge "
Propulsion, Steak reciprocating 2.940 chevaux
Carburant: 233 tonnes de Diesel
Diesel 970 Glls
Eau pour le boiler 30 tonnes
Armements
2 x 1 20mm OERLIKON, 2 - 0,5 " Colt 52,
2 - 0,303 " Twin Lewis, 2 - 6 pdr QF. Hotchkiss
Antisous-marins Hedgehog standard
Asdic Oscillateur 145 q Fréquence 'c' Type 127 CLL Swep
MK III 206 batteries
Radar Type 271 - 261 - 252 M/F D/F
Historique
Cette corvette sera la première unité de la marine de guerre belge. En effet, peu avant son lancement, le bruit s'est répandu que le navire serait armé par un équipage de marins belges se trouvant depuis mai 40 en Angleterre. Dès la fin de l'année, la nouvelle se confirme par l'affectation à ce bâtiment, de quelques marins qui suivront sur le chantier, en ce rude hiver 41, l'achèvement de leur navire...
Aux premiers jours de 1942, l'équipage est complet. II comprend outre le commandant et quelques sous-officiers, des marins marchands, des pêcheurs, des gens n'ayant que peu de connaissances de !a mer ayant fui la Flandre et la Wallonie. Un an plus tard, le commandant britannique cèdera ses fonctions à un belge : le capitaine au long cours Larose (Lt RNVR).
Lundi 12 février 42, la corvette K226 est commissionnée à Liverpool en présence de Mr Gutt, ministre des communications du gouvernement belge en exil, et de l'amiral sir Percy Noble, commandant en chef des atterrages occidentaux des
" Western Approaches " groupe auquel sera rattaché le "DART rebaptisé "GODETIA ".
Fait unique dans l'histoire de la très traditionnelle Royal Navy sur proposition du Premier Lord de la Mer, la corvette battra simultanément et à titre égal, le pavillon berge et le "white ensign ". Ils flotteront trois ans à son mât, trois années d'escorte de convois où équipage et bateaux feront corps, trois années de fatigue, de nervosité, de peur et de courage pour la "section belge de la Royal Navy".
Le jour des premiers essais, le K226 frôle la catastrophe en attaquant un sous-marin, identifié par la suite comme britannique. Heureusement, le manque d'entraînement à la guerre anti-sous-marine évite le pire. Cet entraînement, il le poursuivra sans désemparer jusqu'au moment où, à Tobermorey, il sera apte à remplir sa mission.
Le 18 août, un accord anglo-portugais permet à l'aviation alliée d'établir des bases aux Açores (Fayal et Terceira).
Le 8 octobre, le GODETIA escorte le convoi chargé d'amener les moyens nécessaires à l'édification de ces bases et, jusqu'au 5 novembre, il patrouillera autour des îles.
L'année 43 se termine dans l'Atlantique Nord.
Janvier 44, c'est enfin, le grand refit, trois mois de repos et d'entraînement à terre. En attendant le plus grand convoi de l'histoire, le GODETIA assure les escortes côtières. Le 6 juin, avec le convoi L3, il approche des côtes normandes avec 34 navires de débarquement et, pendant dix-neuf jours, il effectuera la navette entre Juno-Beach et les ports anglais.
La guerre navale se termine. L'Allemagne est à bout de souffle. Décevant les espoirs de tous de rentrer au pays les deux pavillons au mât, le GODETIA termine sa carrière belge dans un port anglais. En octobre 44, l'équipage est dispersé à West-Harthepool; certains de ses membres seront versés à la 118ème division de dragueurs de mines du Commandant L. Petitjean - actuellement Inspecteur Général de la Force Navale - d'autres rejoindront Anvers ou Ostende sans GODETIA, et pire encore, non pas en uniforme bleu, mais en tenue kaki parce que c'est la tenue de travail la plus commode.
Depierre raconte:
Au cours d'un convoi dans l'Atlantique Nord, je faisais mon quard 8-12. Il y avait un brouillard glacial, lorsque tout à coup à 200-300 yards apparait un sous-marin en surface qui ayant probablement aperçu le Godetia plonge brusquement.
Nous avions probablement plus la frousse que lui car tout était gelé à bord. J'était d'ailleurs spécialement chargé d'une équipa de dégelage.
Nous étions en Méditerranée et convoyions de Gibraltar à Bougie un convoi destiné à Malte. Notre équipage qui n'était pas constitué d'enfants de coeur, répétait à longueur de journées qu'il souhaiterait "bommen in waard room". A un moment du convoi l'Etat-major étant en train de dîner, le Lt RNR Lurquin étant de quart, des Junkers allemands attaquent. Les explosions projettent de la vase à un point tel que casquette et uniforme de Lurquin sont maculés.
Depuis ce jour, on n'entendit plus "bommen in waard room". L'équipage savait ce qu'était un bombardement.
Au cours de ce même voyage, le leating seame Gezelle devait charger le canon que nous appelions (les britannique aussi) "Pom-Pom (40mm). Il avait oublié la sureté, le canon tira alors automatiquement, les obus traçants passaient au dessus de Gibraltar, c'est dire si notre réputation était faite avant d'arriver.
Açores 1944.
Quand nous entrâmes à Fayal, les gens à terre voyant le pavillon belge à côté du britannique nous prirent pour des allemands et nous firent le salut hitlérien. C'est le lieutenant technicien Van de Waele qui venu remplacé Vollemare a remi le Godetia. Le Waard Room était toujour pimpant, le lieutenant Delforge y veillait d'ailleurs de près. Lorsqu'un jour le 3ème mécanicien Vendels, qui prenait du mazout en charge, négligea de surveiller ce chargement, ce qui devait arriver arriva, le mazout déborde et se répend sur le magnifique parquet du Waard Room. Je vous laisse à deviner le suite.
Au large de Terre Neuve, nous sommes dans le brouillard depuis 2 à 3 jours. A un moment donné nous avons un écho radar, "Action station..." pour rien d'ailleurs car c'était le "Buttercup". Les 2 navires belges étaient prêts à tirer l'un sur l'autre.
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