Louise-Marie
Brick de guerre
Commandants
Le 30 juin 1840, Aspirant de 1ère classe EYCKHOLT, F.J.
Le 25 mars 1841, Lieutenant de vaisseau PETIT, P.L.N.
Le 9 mars 1845, Lieutenant de vaiseau VAN DEN BROECKE, G.M.B.
Du 15 octobre 1845 à 1846, Lieutenant de vaisseau EYCKHOLT
De 1846 à 1850, Lieutenant de vaisseau PETIT, P.L.N.
En décembre 1850, Capitaine lieutenant de vaisseau PETIT, P.L.N.
Du 23 novembre 1851.Lieutenant de vaisseau VAN HAVERBEKE
Le 10 décembre 1852, Capitaine lieutenant de vaisseau PETIT, P.L.N.
De 1851 à 1856, Capitaine lieutenant de vaisseau VAN HAVERBEKE
28 septembre 1857, Lieutenant de vaiseau de 1ère classe ROOSE, E.G.M.
Fiche technique
Chantier P. VAN GHELUWE à Bruges
Sur cale en 1838
(reprise le 13 mars 1840)
Acheté la coque le 19 mars 1840
Lancement le 24 juin 1840
Tonnage 200 tonnes
Deux mâts
Dimensions
Longueur 27 mètres
Largeur 6 à 7 mètres au maître ban.
Tirant d'eau
12 pieds à l'arrière et un peu moins à l'avant
Matériaux
Bois de chêne neuf et lest en fer, qui en contact avec l'eau de mer exhalait dans la cale une odeur insupportable.
Armements
8 caronades de 12 provenant de deux canonnières désaffectées pour cause de vétusté, et de 2 pièces de 6 en bronze.
Equipage
1 lieutenant de vaisseau commandant, 1 enseigne de vaisseau second, 4 aspirants, 1 médecin major, 1 officier d'administration, 52 matelots. (La composition de l'équipage varia souvent entre 60 et 70 hommes).
Historique
Baptisé la Louise-Marie en l'honneur de la première Reine des belges.
L'entrepont était assez élevé.
Ancien navire marchand, laissé pour compte au constructeur, par la société qui l'avait commandée en vue d'établir un commerce de légumes avec le midi, mais qui avait refusé de prendre livraison, l'ayant trouvée défectueuse.
Le 17 mai 1842 A.F. DUFOUR passa sur la Louise-Marie, qui venait de rentrer d'une mission d'exploration dans la baie de Santo-Thomas de Guatémala où une société belge, avec l'appui moral du Roi, projetait d'établir une colonie, mais cette foi, la goëlette allait surveiller la pêche dans le Nord.
Voyages
La Goélette sortit du bassin le 24 juin 1840 et leva l'ancre le 5 juillet 1840 pour effectuer sa première croisière, comme navire de protection de nos pêcheurs en mer du Nord et sur les bancs d'Islande.
Départ pour Lisbonne où elle arrive le 6 décembre 1840 après 11 jours de traversée, retour le 23 janvier 1841.
En 1842 départ pour Santo-Thomas Guatémala.
Le 16 mars 1843, le navire leva l’ancre pour retourner à Santo-Thomas et y conduire les chefs de notre colonie naissante.
DUFOUR faisait partie de l’Etat-Major. Ce voyage fut passablement dramatique car l’ingénieur SIMONS, chef de l’expédition, décéda en cours de route et son cadavre fut immergé.
Campagne de pêche en 1846 aux Shetlands, Feroé et Arcades.
1ère expédition en Afrique le 17 décembre 1847, arrivée à Gorée le 11 janvier 1848 et retour le 14 mai 1848.
2ème expédition en Afrique (Rio Nunez), 1848-1849 (voir en bas de la page).
3ème expédition, voyage à la côte d'Afrique, sous les ordres du Lieutenant de vaisseau de 1ère classe Vanhaverbeck, officiers Perlau, Tielemans, Delcourt, Aspirant de 2 ème classe Duchêne, Sous-commissaire Pasquini, Sous aide-major Celarié, parti le 24 février du port d'Ostende, mouillé le 21 mars en rade de Gorée, appareillé le 24 mars pour le Rio-Nunez, arrivé le vendredi 29 mars en rade de Vittoria (Rio-Nunez), appareillé le 11 avril pour Gorée, mouillé le 22 avril en rade de Han (près de Gorée), appareillé le 25 avril en destination d'Anvers.
4ème expédition le 19 décembre 1850 pour Santo Thomas et retour à Anvers le 16 août 1851.
5ème expédition à Rio Nunez, départ d'Anvers le 30 décembre 1851.
Rio Nunez
6ème expédition Rio Nunez, départ d'Anvers le 28 décembre 1852.
7ème voyage Rio Nunez, départ d'Anvers le 20 novembre 1853 au 02 juillet 1854.
Campagne de pêche du 07 août 1855 au 17 septembre 1855.
8ème voyage (7ème au Rio Nunez) du 08 avril 1856 au 14 septembre 1856
Désarmé le 31 mars 1860.
Le Boseman Van Spitael de la Louise-Marie.D’après un dessin de l’aspirant de 1ère classe Théodore Masui 1852-1853
La côte d'Afrique 1848-1849 par Delcourt
Parti du Doel le 31 décembre 1848, arrivé heureusement le 15 janvier 1849, en vue des îles Salvages vers midi, le lendemain à 9 heures du matin passé en vue de Teneriffe, avec un vent S.E. sans oser mouiller dans la rade de Santa-Cruz, continué route vers Gorée, mouillé en rade de cette ville le 22 janvier. Salué de 21 coups de canon. Hissé le pavillon jaune au mât de misaine, un aspirant de 2ème classe vient s'informer au nom du commandant de la frégate Boët de Willaumez du lieu d'où nous sommes partis, ainsi que du nom du commandant etc... Amebé le pavillon de quarantaine sur un signal du port. La ville nous répond par 21 coups de canon. Sont mouillés en rade, la frégate française Pénélope, la corvette de charge la Recherche, une corvette à batterie couverte, deux bâteaux à vapeur. Sous le vent le vaisseau servant d'hôpital aux marins et soldats malades. Le capitaine Winckelmans du 3 mâts barque l'Emma, navire belge vient à bord avec M. Cohen. 23 janvier, le commandant va rendre visite au capitaine du vaisseau commandant de division Willaumez, ainsi qu'au gouverneur de la ville. Dans l'après-midi débarqué à terre en compagnie de plusieurs officiers. L'aspect de la ville offre partout quelque chose de rebutant, même les rues habitées par les Européens sont sales et mal entretenues, leurs maisons sont de terre argileuse, les boutiques mal ornées, tout décèle la négligence des premières commodités de la vie. Les autochtones pour la plupart Yoloffs courent presque nus dans les rues, les femmes n'ont qu'une draperie qui leur passe entre les jambes et s'ajuste à l'épaule, laissant leur sein découvert. 24 janvier, un aide de camp du capitaine Boët vient rendre la visite d'usage au commandant, il a le grade d'enseigne de vaisseau, porte les aiguillettes à droite et l'épaulette à gauche. L'ile par elle-même ne produit rien, quoiqu'elle ne soit qu'à quelques lieues de la côte, cependant elle est mal fournie en fruits, légumes. La rade y est très poissonneuse. La société belge a acheté une barque et une goëlette pour faire le commerce des côtes et de la rivière demande d'un officier et de quelques matelots refus. M. Cohen a une très mauvaise réputation dans Gorée, beaucoup de gens à ce que l'on dit ont été trompés par lui. Il habitait en premier lieu Nantes et était à la tête d'une maison de commerce assez considérable, qui a fait banqueroute puis il est venu chercher fortune en Belgique où il est parvenu à persuader plusieurs négociants qu'il y avait beaucoup de bonnes affaires à traiter sur la côte d'Afrique, il obtient le même succès auprès du gouvernement qui envoie une première fois la Louise-Marie en 1847 pour traiter avec les rois, le commandant Vanhaverbeck signe un traité d'alliance et de commerce avec le roi la Mina qui lui concède quelques milles de terrain, moyennant une certaine somme. Enfin de si bons auspices décident le gouvernement a nous envoyer une seconde fois à la Rio-Nunez. Un dernier mot sur Gorée.
La citadelle est placée sur un point élevé de la ville, et domine la rade, elle est sise à l'angle N. ouest de l'ile, de façon qu'elle peut canonner à la fois la partie au vent et sous le vent de l'ile. Quant à la colonie en elle même elle porte en elle le vice commun à tous les établissements français, celui-là tiré de l'organisation et des dispositions mêmes du peuple français. Le 27 mis à la voile pour d'Ackar (Dakar) qui n'est qu'à trois lieues de Gorée. Les français y ont une aiguade qui fournit de l'eau à toute la flottille stationnée à Gorée. Il y a un brig chargé seulement de fournir de l'eau. Cela a été une occasion pour nous d'aller à la chasse et d'aborder pour la première fois sur le continent africain. Le pays offre un caractère tout à fait particulier et distinct de celui de l'Inde. Le terrain est en général sablonneux, cependant comme il est très inégal et qu'il offre de temps en temps des enfoncements assez grands, on retrouve à l'endroit de ces ravins une terre plus molle plus végétable et aussi à cet endroit y a t'il des fourrés épais de palmiers de bananiers etc, et quantité d'autres arbres qui demandent un terrain plus humide. Mais la campagne en général est assez nue et on n'y rencontre que le boaba au tronc immense et sur lequel viennent se percher les tourterelles et une espèce de vautour de petite race. On y trouve aussi le figuier sauvage d'Arabie dont l'écorce est rude et épineuse et dont l'intérieur est d'un rouge pourpre, le goût en est assez agréable et les autochtones en sont très friands. La manière dont les autochtones se procurent le vin de palmier est assez curieuse, ils prennent une longue liane avec laquelle ils embrassent l'arbre et leur corps et s'aidant de leurs pieds nus qui reposent sur les aspérités de l'écorce, ils montent jusqu'au sommet tenant le corps presque horizontal, ils portent à leur cou une calebasse et un couteau. Ils font une incision dans la partie supérieure du palmier et ajustent leur calebasse à hauteur de l'incision. Puis ils recueillent le lendemain tout le vin qui s'y est écoulé. Les habitants, nous ont paru doux et hospitaliers, ils ont fort le goût des armes, principalement de celles à feu, ils courent nus à l'exception des parties sexuelles qui sont cachées par un mouchoir. Ils se nourissent de kouskous, qui n'est autre chose que du millet pillé et bouilli dans de l'eau. Ils sont divisés en une masse de petits khans gouvernés par autant de petits roitelets presque aussi misérables que leurs sujets, ces rois sont même si pauvres qu'ils sont obligés d'aller en pirogue servis seulement par quelques uns de leurs sujets, aller vendre des oeufs et des poules aux navires mouillés à Gorée. Quand les autochtones voyagent, ils sont preque toujours à cheval et armés de lances ou de fusils, ils vont aussi en caravane d'un village à l'autre échanger leurs produits
Dessin Carlos Adam
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